L'ordre de l'Ordre

Tous les matins, c'est le même rituel, la parenthèse spirituelle journalière. Alors que la lumière commence à prendre possession de l'espace, le premier coup de tambour retentit. Ce n'est pas un tambour de peau comme celui du " buddish day " mais un tronc d'arbre évidé. Il sonne comme au théâtre, un coup sourd, court et lourd, mais qui résonne dans le silence du matin, renvoyé en écho par les collines qui bordent le Mékong. Après une seconde de silence vient le second coup, puis le troisième, puis tous les autres de plus en plus rapprochés jusqu'à un nouveau silence. C'est le signal. Quelques secondes plus tard, parfois lointaines mais sur le même rythme, viennent les réponses des autres temples. Quelques minutes encore, et des colonnes de robes oranges sortent de chaque monastère. La procession est organisée en ordre hiérarchique. Le moine de plus haut rang marche en tête, suivi des bonzes dont il a la charge, pour aller à la rencontre des laïques et recevoir des offrandes de nourriture.