Retour Mektoub

Retour Mektoub
 

Pour aller marcher dans les sables de l’Adrar, nous sommes passés par une agence locale. Par mail interposé, nous avons concocté notre petite marche de quinze jours, au départ de la mythique ville des bibliothèques : Chinguetti, avec six compagnons de route. Un guide, deux chameliers et trois dromadaires avec lesquels nous devions passer deux semaines en autonomie dans le désert. Notre but, retrouver la tranquillité du désert, dans des espaces vierges, loin des hommes et de leur monde bruyant. En réalité, cela ne semble plus être possible en Mauritanie. Le moindre village du désert attend la visite des marcheurs et des 4x4 européens avec son stock de souvenirs made in china à vendre. Pas un seul bivouac sans visite. Pour ne rien gâcher, nous étions menés par un guide à l’égo surdimensionné. Cela pourrait paraître un pléonasme, mais celui-ci dépassait de loin tous ceux que nous avons pu croiser jusqu’ici. En ajoutant à sa haute opinion de lui-même sa misogynie, son mépris pour les mangeurs de porc, et ses piètres talents de cuisinier, il est difficile de garder un bon souvenir de ce retraité de l’armée Mauritanienne. Le désert ne nous a pas épargnés non plus en nous offrant une semaine ininterrompue de vent de sable. Heureusement, nos deux chameliers, qui subissaient la dictature de ce petit adjudant chef doublé d’un imâm refoulé étaient quant à eux fort sympathiques et nous ont offert, malgré la barrière de la langue, des moments de complicité mémorables…