Descendant toujours plein Sud, nous traversons le Damaraland en alternant le lit des rivières pleines d'animaux et les pistes des zones désertiques où seules l'herbe et les plantes succulentes survivent. Ici, nous aurons peut-être la chance de croiser des zèbres de Hartmann et le rarissime rhinocéros noir...
1Muderep / Obob / Barap River
2Entre Muderep et Obob River Nous descendons de notre colline pierreuse pour retrouver les prairies blondes dans lesquelles serpente notre piste. Nous croisons une harde de zèbres. Ils se lancent au galop pour croiser notre route à une cinquantaine de mètres à peine de notre véhicule, comme s'ils voulaient nous montrer qu'ici, il y a priorité aux zèbres de Hartmann.
3Entre Muderep et Obob River Une fois passés, et en sécurité sur les flancs d'une colline, ils s'immobilisent et se retournent vers nous quelques secondes, avant de reprendre tranquillement leur route, satisfaits...
4Entre Muderep et Obob River Dans ce désert de pierre, seuls les zèbres de Hartmann et les oryx arrivent à vivre.
5Entre Muderep et Obob River Nous entrons sur un grand plateau pierreux. Il n'y a plus d'herbe, excepté dans le lit des oueds peu profonds qui coupent notre route en traçant leur sillon de verdure et de sable dans la grande plaine caillouteuse.
6Entre Muderep et Obob River Et c'est là que l'on peut admirer quelques specimens de weltwischia, plante à la longévité exceptionnelle.
7Entre Obob et Barap River Après une matinée de recherche infructueuse, nous nous installons près d'une source pour déjeuner à l'ombre d'un magnifique ébène sauvage. L'eau ne coule plus mais elle est bien présente ici. Le sol est mou et humide par endroit et la végétation est complètement différente. Le sol est tapissé d'une plante au vert criard dont raffolent les oryx.
8Entre Obob et Barap River Nous reprenons notre traque des rhinos. De temps en temps, Bob s'arrête dans le lit d'une rivière pour examiner les traces ou les déjections. Puis, il s'arrête sur un promotoire pour chercher aux jumelles. Pour voir un rhino, il faut le voir de loin, le voir avant qu'il ne nous entende. Sa vue est mauvaise mais son ouie et son odorat excellents.
9Entre Obob et Barap River Je décide de prendre un poste d'observation plus aérien. Je sors par la fenêtre, debout sur la banquette arrière en me tenant à la galerie pour prendre de la hauteur. Petit à petit, mon oeil s'habitue à distinguer les animaux des buissons d'euphorbe, des troncs d'arbres morts et des rochers. L'oeil doit éliminer les zèbres et les springboks pour se concentrer sur les oryx dont la couleur est très proche de celle des rhinos. Rien à faire, nous trouvons beaucoup d'oryx, mais aucun ne se transforme en rhino !
10Barap River Nous installons notre bivouac dans le lit de la rivière Barap, emplacement le mieux adapté dans le coin : pas de point d'eau à proximité, pas de risque d'incendie avec le braii et des toilettes suffisamment intimes à proximité du camp. Il faudra seulement nous méfier des hyènes. Nous montons donc notre tente au milieu du lit de la rivière, le plus loin possible des touffes d'herbe pour que nous entendions les animaux marcher dans le gravier. Cette nuit, la pelle restera à l'entrée de la tente au cas où... Le seul visiteur sera un superbe Parabuthus granulatus, dont le venin est très toxique. Les animaux les plus gros ne sont pas forcèment les plus dangereux !
11Barap River / Palmwag
12Barap River Je reprends mon poste d'observation à l'extérieur de la cabine. Après quelques kilomètres, notre piste est bloquée. Une troupe de grands koudous mâles nous observe. Nous rebroussons chemin. J'y vois comme un signe. Lors de notre premier passage, il m'a semblé voir une masse grise dans le lit de la rivière. Je scrute la rivière et ses abords à m'en démonter les yeux.
13Barap River Soudain, de l'autre côté de la rivière, j'aperçois deux oryx devant un buisson d'euphorbe. Ils sont loin, très loin. Je demande à Bob de stopper, empoigne les jumelles. Pas de doute, ce sont bien deux rhinos, une mère et son jeune. Nous laissons exploser notre joie. Après deux jours de recherche, nous les avons enfin trouvés...
14Barap River Il faut faire vite. Nous quittons le 4x4 et marchons vers eux. Le vent est en notre faveur, ils ne peuvent pas nous sentir. Les consignes sont simples : marcher le plus vite possible sans faire de bruit. Nous les perdons de vue en descendant dans le lit de la rivière. Bob est devant. Nous avons de l'herbe jusqu'à la taille. Impossible de ne pas penser aux fauves qui pourraient s'y cacher. "Si vous voyez un lion, jetez-lui des cailloux" lance Bob.
15Barap River Nous sortons du lit de la rivière et les apercevons de nouveau à une centaine de mètres maintenant, à l'ombre d'un arbre. La mère regarde dans notre direction. Elle est inquiète.
16Barap River Bob me fait signe de partir sur la gauche pour essayer de l'approcher sous le vent et à couvert des arbustes. A 50m de moi, un oryx détale au galop. Probablement rassurée de trouver là une explication aux bruits de notre approche, la femelle reprend son chemin suivie de son petit, vers le sommet de la colline.
17Barap River Nous les observons pendant quelques minutes avant de retourner au 4x4, à environ 800m de là. La taille de sa corne est impressionnante, ils sont magnifiques !
18Palmwag Nous reprenons la route chargés d'une douce euphorie de chasseur satisfait et traversons la concession Palmwag.
19Palmwag Nous profitons de ce qui nous manque le plus après plusieurs jours de bivouac : la douche. A la tombée du jour, nous prenons l'apéro à la terrasse du bar, devant un magnifique coucher de soleil et recevons la première averse de la saison des pluies tant attendue par les locaux.
20Palmwag / Huab / Ugab River
21Huab River Pendant deux heures, nous roulons sans rien trouver. D'ordinaire, cette rivière est pleine d'animaux mais aujourd'hui, le temps est très couvert et les animaux ont appris à associer les nuages et la peur de la pluie qui amène les coulées de boue dévastatrices. Notre persévérance est finalement récompensée juste avant de quitter la rivière. Deux énormes mâles broutent paisiblement dans les roseaux.
22Huab River La piste est très difficile à retrouver. Nous buttons sur un trou qui porte des marques bien visibles d'un ensablage. Quelqu'un a passé ici un sale moment. Nous cherchons notre chemin dans un champ de mini dunes couvertes de végétation. Soudain, la roue avant gauche se met à patiner violemment. Une vague de sable s'engouffre dans l'habitacle par la fenêtre entr'ouverte. Les appareils photo sont couverts de sable. Il y en a partout dans la voiture. Plus de peur que de mal, le manchon de protection que j'ai bricolé avec une jambe de pantalon a bien joué son rôle !
23Canyon A partir de là, nous entrons dans un paysage trés torturé de collines feuilletées et quittons la piste pour descendre un impressionnant canyon. La piste serpente au fond tantôt sur le sable, tantôt sur la roche. Pour la première fois, nous descendons des marches. Parfois, l'arrière du véhicule frappe violemment sur la roche.
24A l'ouest du Brandberg En remontant de la vallée de la rivière Ugab, nous sortons sur un beau plateau de savane ponctué de kopjes. C'est là que nous planterons notre dernier bivouac.
25Ugab River / Swakopmund
26Ugab River Après un bon petit déjeuner devant un superbe lever de soleil sur le massif du Brandberg, nous levons le camp. A l'endroit où nous reprenons la piste principlae, nous découvrons une épave de voiture criblée d'impacts de balles.
27Skeleton Coast Nous longeons toujours la Skeleton Coast, direction Sud Ouest. Le paysage de collines blondes s'aplatit progressivement pour devenir un reg.
28Cape Cross Après une heure de route, nous atteignons l'océan à Cape Cross. Cela nous fait bizarre de respirer l'air marin après 15 jours dans le désert. La plage s'étend vers le nord jusqu'à l'horizon.
29Cape Cross Dès notre sortie du véhicule, nous sommes agressés par l'odeur abominable, mélange acre d'urine et de cadavre qui émane de la colonie d'otaries. Des passerelles ont été aménagées pour que les visiteurs puissent s'approcher sans les gêner.
30Cape Cross Pendant près d'une heure, nous observons le chaos de la société des otaries. La plupart sont en train de dormir...
31Cape Cross ... ou de se réchauffer au soleil. Les autres s'agitent comme de grosses limaces et braillent pour contribuer au vacarme assourdissant qui couvre le bruit des vagues.
32Cape Cross Des petits têtent leur mère, à moitié endormies, d'autres gisent morts, attendant d'être désséchés par le soleil ou dévorés par un charognard. Un cadavre plus frais que les autres a été éventré par un goéland qui entreprend d'en extirper les entrailles.
33Cape Cross La mère du petit cadavre s'interpose, repousse l'oiseau et bouscule la dépouille comme si elle pensait que son petit était encore en vie. Les charognards devront attendre encore un peu avant de se repaître de celui-là. Des chacals errent de-ci de-là, et des traces de hyènes marquent le sable.